Parachute pour drone : des modèles existent également pour les drones « légers »

Mis à jour le 05/08/2022 | Publié le 05/08/2022

La réglementation française oblige l’emport d’un parachute sur les drones de plus de 2 kg comme dispositif de protection des tiers pour le scénario S3 (zone peuplée : agglomération et rassemblement de personnes). Des dispositifs existent également pour les drones plus légers, pourquoi ? On fait le point dans cet article.

Que dit la réglementation française

Les éléments ci-dessous se basent sur le « Guide – usages professionnels des aéronefs sans équipage à bord – catégorie spécifique – Edition 1 version 1.5 du 28 février 2022« , dernière version en date à l’écriture de cet article.

Les scénarios standards européens ne sont pas encore applicables, ils le deviendront à compter du 1er janvier 2024. Avant cette date, seuls les scénarios standards nationaux (S1, S2, S3) sont applicables en France (cf. chapitre 4 du guide cité plus haut).

Le scénation S3 permet le vol à vue en zone peuplée (en France, on parle de zone peuplée lorsque l’aéronef évolue au sein ou à une distance horizontale inférieure à 50 mètres d’une agglomération figurant sur les cartes aéronautiques ; à une distance horizontale inférieure à 150 mètres d’un rassemblement de personnes. Le rassemblement de personnes est un rassemblement où la densité des personnes présentes empêche ces dernières de s’éloigner). La masse de l’aéronef est limitée à 8 kg si celui-ci est non captif dans ce cas.

Nota : pour les scénarios S1, S2 et S3, aucun tiers (personne étrangère à la mission) ne peut être survolé à moins d’une distance horizontale minimale fixée par la réglementation.

Le chapitre 10 du guide catégorie spécifique indique que pour les aéronefs non captifs dans le cadre du scénario S3, pour les aérodynes de plus de 2 kg il faut :

  • Dispositif de protection des tiers (ex : parachute de sécurité)
  • Ce dispositif est automatiquement activé en cas de coupure moteur automatique
  • Si masse > 4kg : indicateur de vitesse sol et règles supplémentaires sur le
    dispositif de protection des tiers :
    • le déclenchement entraine l’arrêt des moteurs, 
    • indépendance de toute la chaine de commande du dispositif (liaison et
      alimentation électrique),
    • le déclenchement entraine une alerte sonore, si parachute : système actif d’éjection/extraction (i.e. pas seulement par gravité),
    • mécanisme de déclenchement vérifiable avant le vol.

Une homologation (attestation de conception) est obligatoire pour le scénarion S3 pour les aéronefs de plus de 2 kg (cf chapitre 10.2 du guide catégorie spécifique).

Comme le rappelle le guide spécifique dans le chapitre 18 (partie E), les restrictions sont définies pour limiter le risque de collision et le risque de dommages aux biens et aux personnes au sol.

Pour limiter le risque de dommages aux biens et personnes au sol, on retrouve :

  •  Les scénarios standards imposent la mise en place d’un périmètre de sécurité au sol 
  • Les vols en agglomération sont restreints (en vue du télépilote, dispositif de protection des tiers si > 2 kg) 
  • Des zones interdites de survol par les UAS sont fixées, afin de protéger les sites sensibles (sites industriels sensibles, hôpitaux, prisons, réserves naturelles etc.)

    Le vol en zones peuplées est également soumis avant tout vol a une déclaration qui doit être faite à la préfecture territorialement compétente avec un préavis de 5 jours ouvrables (chapitre 20.5 du guide spécifique).

    Pour les aéronefs de moins de 2 kg, la protection des tiers au sol est notamment réalisée à l’aide d’une zone dite « d’exclusion des tiers ».

    Il est précisé dans le chapitre 23.3 « protection des tiers au sol » du guide spécifique  que : « Dans le cadre des scénarios standards, l’exploitant doit prendre toute disposition qu’il juge nécessaire, au moyen d’aménagements au sol et/ou à l’aide de personnels, pour éloigner les tiers de la zone d’opération afin de limiter les risques en cas de collision avec le sol ou obstacle ou en cas d’atterrissage d’urgence. Il doit pour cela établir une zone dite « d’exclusion des tiers » et : dans le cas des scénarios nationaux S1 et S3, s’assurer qu’à tout moment du vol aucun tiers non autorisé ne pénètre dans la zone d’exclusion ; … ».

    Les systèmes présents sur le marché français

    Plusieurs entreprises se sont spécialisées dans la fourniture de systèmes parachutes afin de respecter la réglementation (cf S3 aéronefs non captifs de plus de 2kg). Au vu de la popularité de DJI, ces systèmes se tournent vers les familles Inspire et Matrice de DJI mais également sur d’autres drones « gros porteurs professionnels ».

    On retrouve notamment les entreprises spécialisées suivantes :

    • Dronavia (entreprise française qui propose de très nombreux kits d’homologation S1,S2,S3 pour drone DJI Inspire, Matrice, …)
    • Galaxy GRS (société tchèque spécialisée dans les kits parachutes de secours pour l’aviation de loisir et UAV)
    • Mars Parachutes 
    • Opale Parachutes

    Dans le cas de la mise en œuvre d’un parachute pour respecter la réglementation, les exigences techniques de conception sont précisées dans l' »Appendice : exigences techniques de conception » du guide de la catégorie spécifique. Il est notamment indiqué : limite à 69 joules l’énergie d’impact suite à une chute libre depuis la hauteur maximale d’opération, peut être déclenché sur commande du télépilote même en cas de dysfonctionnement des automatismes embarqués de contrôle de la trajectoire de l’aéronef, le temps nécessaire pour son déploiement et la stabilisation de l’aéronef à la vitesse de chute permettant de satisfaire au critère de limitation de l’énergie d’impact ci- dessus entraîne une perte de hauteur de l’aéronef inférieure ou égale à 15 mètres, depuis une position de vol stationnaire ou de vol en palier à vitesse minimale. Etc…

    Les systèmes parachutes doivent reposer sur un système d’éjection ou d’extraction actif non basé uniquement sur la gravité. Généralement, un gaz inerte est utilisé ou un système ressort.

    L’intérêt du parachute pour les drones légers

    Des systèmes parachutes existent pour la gamme Phamton 4 (<1,5 kg) de chez DJI et on trouve maintenant des systèmes parachutes pour des drones légers (<1 kg), pourquoi ?

    Certains drones même « légers » (<2 kg) peuvent être onéreux (cas des drones RTK type Phantom 4 RTK qui dépassent largement les 5000€, ou des drones avec capteur thermique type Mavic enterprise ou Anafi USA. N’oublions pas non plus le Mavic 3 ciné ou l’Anafi AI).

    Dans d’autres cas, ce n’est pas pour le coût du drone mais afin de sécuriser une zone de vol et de ne pas risquer une chute sur une zone terrestre sensible et/ou coûteuse (panneau solaire, vérrière, etc.), notamment après une collission avec oiseau, une défailliance du drone où il peut être intéressant de l’équiper d’un système parachute.

    Derrièrement, Dronavia a lancé son système Zéphir mini spécialement conçu pour les drones de moins de 1 kg. Ce système dispose d’une IA (Intelligence Artificielle) qui permet de repérer une situation anormale et de déclencher automatique le parachute. Cette IA peut être couplée à une télécommande individuelle pour le déclenchement manuel et à un coupe circuit. L’éjection du parachute repose sur un système de ressort sous pression pour éviter les contraintes d’entretien et de stockage des systèmes pyrotechniques / gaz.

    L’utilisation d’un parachute n’est pas anodine et demande préparation (vérification du système, respect de la mise en route et procédure, etc.) et vigilance (en cas de vent, le parachute entraine le drone dans le sens du vent, prévoir les trajectoires, …).

      Sources : ecologie.gouv.fr, studiosport.fr, opale-parachutes.com, dronavia.com, marsparachutes.com, galaxysky.cz, chaîne Youtube Hubert Aile

      Les systèmes contre les drones malveillants

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